Au départ, une question simple : « Pourquoi tu es là ? ». Tellement simple qu’elle ne se pose généralement pas. De la même manière qu’on ne se demande pas tous les jours pourquoi les pieds sont dans les chaussures ou les cheveux sur la tête…
Être là où nous sommes, cette petite chose simple qui repose sur deux pieds pour chacun d’entre nous, est certainement la conséquence d’une chose beaucoup plus vaste et complexe. Un truc qui s’appellerait le monde et qui lui-même ne sait pas très bien pourquoi il est là, petite poussière dans le cosmos.
Tout commence par un effondrement. L’avenir est brutalement interrompu à cet endroit. Il reste des ombres, des silhouettes contre le ciel, de la suffocation et bien sûr énormément de mémoire. Dès lors, toute présence et toute action seront susceptibles d’être appelées à reconstruire. Volontairement ou involontairement. Consciemment ou inconsciemment. Sur place ou dans la fuite. Puisqu’il n’y a plus rien, il y a tout.
Avant tout c’est une population qui parle, une addition unique de sensibilités. Et quelques destins plus particuliers : ce couple qui s’installe, retape une ruine, fait des enfants, cet homme qui revient dans la maison vide de son enfance, cette femme qui ne sera jamais arrivée quoi qu’elle fasse et ce très beau vieux monsieur qui trouve enfin comment dormir sur ses deux oreilles parce qu’il est devenu une partie du lieu lui-même.
Voyage vertical cette fois, en profondeur, vers les lieux de l’intimité et des secrets.
Le texte de Jean Cagnard fait le portait impressionniste d’une réalité dont nous avons à faire théâtre : des aventures individuelles à partir desquelles s’écrit aussi une histoire collective. À partir de là, il s’agit d’interroger ce qu’il y a de plus intime en chacun : comment habitons-nous le monde ?
Durée du spectacle : 1h45
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