"To B- The Real Tragedy" serait une tragédie actuelle ou un « désastre ».
Considérer les hommes dans l’état du monde d’aujourd’hui par le prisme de la tragédie antique. Ce qui m’intéresse, dans ce propos, c’est l’universalité du sujet et l’intention d’en proposer divers points de vue. Comment l’idée de changement est-elle reliée à la tragédie ? Il serait donc question d’amour, de pouvoir, d’argent. Une triangulation implacable. L’amour, ce serait la rencontre, le rêve, les possibles, l’utopie, l’utopie d’être unis ; le sexe aussi, les cellules, l’être au monde, l’appréhension du monde, l’héritage. Le pouvoir, ce serait la guerre, la révolte, la vengeance, la destruction, l’écrasement, la mise en chaos, la mort, les fantômes… L’argent, ce serait… ce qui gouverne, à la fois la décadence et la loi.
Il s’agirait de « révéler », au sens photographique du terme, quelque chose qui émerge : le monde, le « désastre » du monde. En donner une vision singulière et personnelle. Il s’agirait de provoquer un « déplacement » des corps, des regards, des mots, de la pensée. Être catalyseur et émetteur de ce changement qui opère sous nos yeux. Il s’agirait de manipuler les codes de la tragédie, ces « figures imposées » comme celles de la danse, les images bien sûr mais aussi la parole, les figures de la révolte, le désir d’envol pour en ouvrir un espace sensible où malgré tout quelque chose du monde réel sera restitué.
Qui es tu ? D’où viens-tu ? Où vas-tu ? Es-tu mort ? Es-tu fatigué ? Parle-moi s’il te plaît. Tu te sens libre ici ?
Stéréotypes et représentations. Pouvoir et domination.
Pour "To B- The Real Tragedy", il s’agit d’aborder des figures imposées, de l’être, au plus près du réel, pour concevoir et proposer un système de présences qui répondent à des stéréotypes de domination. Pour cela, dans un premier temps, ces présences sont structurées et traitées sur l’asymétrie homme/femme, noir/blanc, jeune/senior. Des références de caractère androcentré et xénophobe. Ces présences se caractérisent notamment par des exemples héroïques, des spectres, des archétypes de la société et celle de la tragédie. Elles se révèlent à l’intérieur d’une constitution d’intrigues sur le principe d’un dilemme insoluble où la raison vacille face à l’empire des passions. Elles sont des puissances gouvernées par l’absolu désir de pouvoir et par la pulsion destructrice. Chantre de l’amour fusion, d’un amour brûlant qui précipite les héros dans les abîmes du désir. L’harmonie n’est qu’illusion et elle cède toujours à la violence des émotions dans une licence sexuelle illimitée : une bacchanale meurtrière. Le cœur est égaré, meurtri dans sa quête d’un bonheur sublimé qu’il enferme dans une tragique solitude.
Ici, la question du genre et du sexe se pose en essayant de révéler l’être et la brutalité de l’humain au delà de toute enveloppe corporelle, de toute apparence physique ou appartenance sociale.
Il s’agit d’une chimie psychophysique qui explose dans et entre les corps en affranchissant toute norme. Il s’agit du genre humain.
|