Occident est une pièce noire. Elle met en scène un couple monstrueux et comique. Il et Elle ne tiennent plus que par un jeu (de mots), une danse (de mort), un rituel (intime) qui les font se tenir encore l’un en face de l’autre. L’extrémisme dont il est question est une donnée du jeu. C’est aussi une réalité sociale facilement vérifiable. Dans mon travail d’écriture, il est question toujours de la lutte de la conscience sociale contre les pulsions asociales et inversement. Le rire est une solution possible.
Occident, c’est une bataille à la vie à la mort entre deux êtres perdus, qui se sont comme retranchés du monde policé, dans l’absolue nécessité et la pure vanité de triompher de l’autre, de ne jamais rien céder à l’autre.
Sinon, ils s’écroulent ou s’en vont.
Occident, c’est un échange âpre, trivial, dérangeant parfois dans sa violence.
Occident, c’est un art du dialogue consommé, une mécanique de précision presque vaudevillesque où le rire advient brutalement, sauvagement. Puis se glace dans la gorge puis revient encore, toujours plus effrayant.
Occident, c’est aussi la peinture de la descente aux enfers d’un homme qui peu à peu glisse vers l’extrémisme, doucement, sciemment, sans jamais sans s’en émouvoir. Une petite suée dans le dos de nos bonnes consciences.
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