Dans un restaurant de Tel-Aviv, une jeune femme se fait exploser au milieu des clients. À l’hôpital, le docteur Amine Jaafari, chirurgien israélien d’origine arabe, opère à la chaîne les survivants de l’attentat. Dans la nuit qui suit le carnage, on le rappelle d’urgence pour examiner le corps déchiqueté de la kamikaze. Le sol se dérobe sous ses pieds : il s’agit de sa propre femme. Comment admettre l’impossible, comprendre l’inimaginable, découvrir qu’on a partagé, des années durant, la vie et l’intimité d’une personne dont on ignorait l’essentiel ? Pour savoir, il faut entrer dans la haine, le sang et le combat désespéré du peuple palestinien.
Monter "L’attentat", de Yasmina Khadra, c’est déplacer notre attention vers un des endroits où bat le pouls du monde et qui hante nos journaux depuis notre enfance. Regarder cet inextricable conflit dans le détail, ce n’est pas épouser une cause mais rentrer dans le tréfonds humain de ce qui fonde la violence ou le renoncement. Comment devient-on militant ? Comment devient-on terroriste ? Monter "L’attentat", c’est, à travers une tragédie contemporaine, dépecer le sentiment de révolte et remettre en chantier notre façon d’appréhender l’engagement et la violence politique. Mais c’est aussi interroger la place que, dans ce contexte, le sujet peut accorder à sa vie privée et à ses rêves personnels. Monter "L’attentat", c’est se demander de façon universelle ce qu’est une vie réussie. Qu’en est-il de notre héroïsme et de notre lâcheté ? Qu’en est-il de notre égoïsme, de nos trahisons, de nos renoncements, et qu’en est-il de notre sollicitude, de notre émancipation et de notre mérite ?
L’histoire est menée par une équipe de sept acteurs qui endossent plusieurs personnages, dans un espace vide avant tout sculpté par leur présence et se déformant comme une métaphore de cette terre que l’on se dispute. C’est un théâtre dont le pilier central est la direction d’acteur. Faire entendre le texte, lui donner chair en ne craignant pas d’incarner véritablement les personnages, sans pour autant chercher à coller à la réalité. À partir de ce que nous sommes jouer les conflits, les entêtements et les passions. Traquer l’humain, dans toutes les conduites, sans les juger ni les caricaturer.
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Auteur : Yasmina Khadra, adaptation de Fabien Bergès Metteur en scène : Fabien Bergès Assistant à la mise en scène : Anne Ève Seignalet Interprètes : Marine Arnault, Jérôme Benest, Florence Bernard, Thierry Capozza, Guillaume Guérin, Didier Lagana, Jérôme Petitjean, Mathhieu Zabe Lumières : Gaby Bosc Scénographie : Julia Krastova Costumes : Marielle Maury Musique : Sam Burguière Administration : AnneSo Roffe Production : Nathalie Marty Humani Théâtre04 67 93 74 63 diffusion@humanitheatre.fr www.humanitheatre.fr
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