Les « exotes » naissent de l’exo grec, l’étranger, l’autre. Pour Marc Vincent, l’endehors d’un monde d’accumulation, d’efficience matérielle serait un vide nécessaire, un vide créateur et stratégique en termes de chorégraphie. Sur scène, trois danseuses nouent une relation complexe avec une zone d’absence, un alter éclipsé, disparu, effacé, un exote. C’est pourtant cette case de néant qui provoque les liens et déclenche les jeux des trois danseuses. Pour chacune, « le vide devient un partenaire de médiation, d’échange, d’interrogation, d’improbable ». À l’envers des objets magistraux, des effets assénés, des outrances, Marc Vincent aime voir se construire, aux frontières de la composition, « l’espacement de la pensée en mouvement ». Une dynamique harmonieuse, variable, sans cesse déportée du sol au ciel et dans ses possibles latéralités. Le spectateur, lui, suit la découverte sensuelle de l’espace, le fin dépliage de la nuque aux talons, les angles, les ciseaux, les volutes d’une danse curve, souple, dessinée en partitions individuelles et relationnelles dans la lumière unie, la musique pacifiée. Une belle danse, calme et lisible, toute en traits et suspens, qu’on est tenté d’embrasser alternativement, comme les peintures chinoises. — Christine Rodez.
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Chorégraphe : Marc Vincent Assistant à la chorégraphie : Marine Combrade Interprètes : Mira Kang, Claire Malchrowicz, Stéphanie Pignon Lumières : Sylvie Garot, Raphaël Vincent Musique : Nicolas Losson, Dr Floy Scénographie : Sylvie Garot, Raphaël Vincent Artefactdanse sites.google.com/site/artefactdanse
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