D'une forme minimaliste et plastique, c'est, pour moi, un spectacle de « paysages »: des « paysages » de corps que l'on traverse en promeneur. Ce travail est parti avant tout d’un processus préalable de collecte d’informations et de rencontres : rencontres avec des histoires, des trajets, des corps en prises avec l’époque. Parcours de migrations ou travail du sexe ou transsexualité, ces rencontres ont dessiné des formes de féminités de combats. Identités construites dans le franchissement : traversées des frontières ou transgressions des normes. Ont émergé de ces rencontres et recherches trois thèmes récurrents et attenants qui sont traités dans la pièce en trois tableaux : le genre, l’intime et l’étranger. Il ne s’agit bien sur pas d’être exhaustif mais plutôt de considérer que ces trois notions ne sont que des constructions sociales. Elles ne contiennent rien d’identités distinctes et cloisonnées, mais sont considérées dans un rapport de seuils, de proportions, de flux. Nous voulons interroger ces problématiques de « seuils » intimes et collectifs, de « proportions » intimes et sociales. C’est donc un travail sur le corps et l’époque : corps social et corps du désir, corps de l’intime et corps politique. Un travail sur la puissance aussi, sans doute, pas celle qui écrase mais celle qui tisse, qui relie, si comme le dit Lucia Etxebarria, la force ne se mesure pas au nombre de kilos que l’on peut soulever mais à la capacité à ne pas se briser.
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Chorégraphe : Matthieu Hocquemiller Interprètes : Jeanne Nora Bennouar, Mathilde Gautry, Hurlande Véronique Seukeu, Ludovic Lézin Lumières : William Guez Vidéo : Matthieu Hocquemiller Musique : Benjamin Collier Costumes : Hélène Durand Régie : William Guez Accessoires : Pierre Traquet Compagnie À Contre Poil du Sens acontrepoildusens@yahoo.fr www.acontrepoildusens.com
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