Arthur Rimbaud cherchait une poésie définitive, faite de rebonds sensoriels, magique et terrifiante, universelle. Magique et terrifiante car elle est une plaie béante dans la chair d’un génie adolescent. Car elle agit, sans échappatoire possible, comme un miroir sur notre âme. Universelle car elle est finalement à la portée de quiconque voudra s’en saisir. Certains se laisseront simlement porter par le flux de la langue rimbaldienne, d’autres y décèleront le manifeste d’un homme qui voulait « changer la vie ».
Une narration brute et sans atours qui vient exprimer les fantômes rimbaldiens, ces moulins à vent de poésie, ces explosions d’images et de sons. Nous voyons deux artistes enfourcher piano et percussions pour nous faire entendre des adaptations musicales pleines de surprises des textes du poète. Ils se débattent dans un espace restreint, peut-être une pièce au fond de laquelle le mur s’est transformé en fenêtre sur Rimaud. Les vidéos projetées stimulent les sens et nous plongent dans une réalité fantasmée et colorée, où le dessin a toute son importance.
La partition musicale de Drawing Rimbaud est ouverte aux esthétiques plurielles : improvisation, chant, piano, travail électro-acoustique, percussions… Le chant, passeur de mots, de par son caractère populaire, vue comme vecteur de partage avec le public, de main tendue pour se laisser emporter par les mots du poète. L’improvisation, par son expérimentation de la liberté, vu comme un pendant de celle qui explose dans la poésie de Rimbaud. Les genres musicaux se succèdent pour convoquer l’esprit voyageur du poète.
Des dessins issus de la BD de Xavier Coste, des images tournées dans l’espace public, une rue, un champs, une explosion de couleur qui prend vie… La vidéo amène le plateau à plonger dans un univers décalé où bande dessinée et vidéo dialoguent. Un travail sur le trait et la couleur, comme extirpée de la poésie rimbaldienne, comme symbole, essence de cette poésie. La vidéo pensée comme une fenêtre sur poésie, donnant un atour sur lequel se répandre, permettre la rêverie.
Interprètes : Samuel Bourille, Yoann Scheidt
Son : Michael Selam
Lumières : Benoit Fenayon
Vidéo : Julien Andujar, Samuel Bourille
Dessin : Xavier Coste Texte : Arthur Rimbaud Regard mise en scène : Jean Philippe Ibos Regard musique : Kristof Hiriart Direction artistique : Samuel Bourille Création musicale : Samuel
Ce spectacle reçoit le soutien de Réseau en scène Languedoc-Roussillon
Occitanie en scène reçoit le soutien de la Région Occitanie, du Ministère de la Culture et de la Communication - DRAC Occitanie, des Conseils Généraux de l'Aude, du Gard, de la Lozère et des Pyrénées-Orientales, de la Communauté d'Agglomération de Montpellier et de l'Union Européenne.